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Soul
Bondage Deluxe (Vicious Circle Records) |
Pour
un cercle d'initiés, les DDB ne sont pas des inconnus. Depuis ses
débuts chez Closer,
le groupe n'a cessé d'enrichir sa discographie. Ce cinquième album débarque sur Vicious Circle. Au niveau du son, on se dit que décidément vu leur particularité musicale les DDB sont condamnés à demeurer dans l'anonymat. Le côté Suicide prend de plus en plus le pas sur les influences Stoogiennes des débuts. Avec leurs ambiances sixties, leurs bidouillages à la Jon Spencer Blues Explosion et leurs bricolages sur les textures et les harmonies pop, les Boys demeurent punk dans leur approche de la composition sans compromission. Avis aux amateurs. |
Dum
Dum Boys fait penser à du rock'n'roll sous acide, de la pop mêlée
à des boucles de sons incongrus... En fait les DDB flirtent un
peu avec tous les genres, s'appropriant des ambiances par des instrumentations
variées : acoustiques, électroniques, bruitages, samples...
Tout est bon à mettre dans la soupe, qui se révèle
au final assez surprenante, voire déconcertante. En effet, c'est
tellement "touche-à-tout", les pistes explorées
sont si étrangères les unes aux autres qu'on se demande
à chaque intro si c'est toujours le même groupe. Mais les
DDB ont un talent indéniable pour construire leurs morceaux, fouiller
les atmosphères et les rendre obsédantes. Et chaque titre
est un petit bijou de Pop hallucinée. |
Mélangeant soul, groove, électro dans une entreprise de déconstruction du rock, le dernier opus des Dum Dum Boys invente tout simplement le twist du troisième millénaire en une nonchalance vivifiante. |
Hors
norme à coup sûr mais tellement énorme : le quatuor
le plus "glam sleazy psyché fuzz" du rock'n'roll se réinvente
en plus minimal, viscéral et subliminal.
(Lylo) |
Après
une poignée d'albums fondateurs, les DDB baissent les lunettes
noires et renouvellent leur rock'n'roll. Ils lui insufflent une âme
soul, influencée par leurs collègues US, les Make Up. Leur
ouvrage brouille les genres : garage, psychédélique et en
détourne les codes. Surfant sur les époques, cette collection
"rétro-futuriste" bénéficie d'une voix
off d'animateur radio des 50's. Cette trame pétillante renforce
le côté feuilletonesque de "Soul Bondage". Les
notes électroniques donnant à l'ensemble un caractère
de science fiction cheap et décalée. Mais quelles tenues
vont ils arborer sur scène pour illustrer pareille odyssée
? |
"Let
the Dum Dum Boys make you a hi-fi demonstration of what modern rock'n'roll
is all about": c'est dit dés l'intro, et c'est vrai. On peut
régénérer la flamme du R'n'R sans tomber dans le
passéisme les Make Up ou Jon Spencer l'ont prouvé. Le combo
niçois l'a compris à son tour, en choisissant de ne pas
se terrer dans son garage psychédélique pour se dégourdir
les jambes, initiant une "dancable revolution", se projetant
dans l'espace à la recherche des Nude women on the moon (ils
ont réalisé deux B.O de films X, faut les excuser). Instrument
de cette profitable mutation, la présence affirmée de moog,
synthés et boucles samplées qui relèguent les guitares
en fond de cour, là où elles restent cependant essentielles.
Philippe Richard (MAGIC) |
Ils
sont niçois et tiennent leur nom d'une chanson écrite par
Iggy Pop en 1977 au sujet de son groupe, les Stooges, autodissous trois
ans auparavant. Aucun rapport avec la choucroute me direz-vous. Oui, sauf
que,à l'image des pères du punk-rock en leur temps, ces quatre
lascars se démarquent franchement de la scène rock du moment.
Soul Bondage Deluxe,
leur nouvel album, est une sorte d'ovni sonore où l'on retrouve compilées
une multitude de références à la musique underground
des quarante dernières années. S'y côtoient, avec une
cohésion étonnante et carrément séduisante,
garage rock, cloches 60's, fuzzbox, moog psyché, électro cha-cha,
funky beats, mais aussi l'ombre des Johnny Thunders, André Williams,
Suicide et autre Pierre Henry. Et leur mix électro-noisy-hip-hop-a-lula
devrait en renverser plus d'un dans sa version live. (TELERAMA) |
Un
titre et une pochette pour le moins explicites, deux B.O de films X, un
label au nom douteux de Vicious Circle. Pas très Christine Boutin
tout ça ! C'est que les DDB sont obsédés par le mouvement
épileptique des corps, la sueur des chairs, l'accouplement des
genres. Pas étonnant alors que leur rock shooté aux poppers,
monte sur les tables, exhibe ses parties les plus sensuelles, invite moog,
trompette et platine à partouzer sur la moquette décrépite
du Blues. Avec pour maître-étalon le Rocco sifredi du genre
: Jon Spencer, les quatre frenchies ont pris la mesure sonors de leurs
instruments et font subir à leur musique lubrique les positions
les plus acrobatiques. Chaque titre de Soul Bondage Deluxe est
un véritable mini-orgasme électrique et éclectique,
une excitation du point G : G comme groove. La sur-vitalité étonnante
des DDB frôle le priapisme, nécessite la prescription du
bromure plutôt que du viagra ! |
L'EXPRESS |
"Electronic
pop music created by" |
"Electronic
pop music created by"
J.N
Dastugue (Magic)La formation niçoise des DDB est un groupe bien trop rare. N'ayant gardé que la substantifique moelle du passé, elle se dévoile comme la plus juste réponse aux Américains du Jon Spencer Blues Explosion ou des Make Up. En effet, le quartet n'en fait qu'à sa tête et conceptualise sa musique comme Warhol transformait notre quotidien en "tranches de l'Art". Après avoir posé les principes du Zebraphonic Sound et du Transistorised Sound, la bande se penche à présent sur le Spatio Dynamisme. Véritables laborantins soniques, nos hommes triturent, dissèquent, expérimentent dans des tubes éprouvette vintage taillés dans le Moog, le Farfisa, les fuzzboxes et les guitares surf. Tout ça pour danser sur leur "Twist 2000" à St Tropez ou s'adonner au farniente avec leur trépidant "Sleep". Toute pédales et composites électroniques en avant, le groupe possède la recette secrète pour chasser toutes nos inhibitions. Avec le précieux "I played the Red (and the Black came up)" et l'entêtant "Lose my cool" et son refrain "My mind is in Memphis sittin' on a throne on the right side of Elvis", on ne peut que faire acte d'allégeance. Le temps des croisades contre la banalité peut commencer, nous avons trouvé nos souverains en matière de rétro-futurisme. |
Un
pas en arrière, deux pas en avant et quelques loopings sur place,
l'évolution des DDB a de quoi donner le tournis. Sur leur nouvel
album les Niçois font le grand écart entre les années
twist et l'an 2000. Une position instable qui débouche aujourd'hui
sur un disque "à la carte" où chacun sera tenté
de recomposer son menu du jour.
M.2.P.
(Nice Matin) Seule constante : ce son particulier où l'électronique (beat automatique), la voix et les guitares sont trafiquées, sanglées, torturées. Les collages et gadgets électros de ce "vieux" modernisme glauque caractéristique des années 80 ont ouvert la voie aux bidouillages savants des DJ's de Detroit ou de Bristol. Au fond, sans Alan Vega, Sonic Youth ou Spacemen 3, y aurait-il aujourd'hui un Massive Attack ? Le DDB sont une manière de réponse à cette question et on peut voir dans ce long disque palpitant et rebondissant le chaînon manquant entre deux générations. |
X-PERIMENTAL
ZEBRA PHONIC |
X-Perimental
Zebra Phonic (Vicious Circle) |
Ce
disque hautement recommandable est d'abord une excellente occasion de
signaler l'action exemplaire du label Vicious Circle mais c'est surtout
la possibilité de rendre justice à ce groupe en activité
depuis près d'une décennie (il s'agit tout de même
de leur cinquième album). En se réduisant à un quatuor
et en faisant appel à une boite à rythmes, leur orientation
garage sous influence Velvet s'est largement ouverte à l'expérimentation
sonore et louche du côté de Suicide. Le résultat dégage
un charme indéniable, surfant entre un chant sensuel ("Down"),
un festival de fuzz et de larsen, une bonne dose de rock'n'roll ("On
the burning sand","Hypnovista"), des clins d'oeil 50's
et 60's ("Fuzzbox baby"), des fulgurances noisy, des essais
extrémistes et même des ballades en équilibre entre
apaisement et chaos ("Can't make up my mind" et surtout une
étonnante version du "Summertime" de Gershwin). |
DUM
DUM BOYS TWIST 2000 installation sonore rétro-futuriste Villa Arson
Av S. Liègeard Nice 14/03/98
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COMING
DOWN (FOR THE SECOND TIME) - MUNSTER RECORDS MADRID - |
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Douze titres classés chronologiquement des plus récents, tirés de leur dernier album "In a Cotton Candy World" en passant par trois titres sortis de "Nothing Means Nothing" leur premier EP, deux titres issus du premier 45T sur F-F-Fascination (introuvables) + 4 titres live inédits, sur le compact, pour leurs quelques rares fans possédant une platine CD. Le tout clairsemé de covers tirés de diverses compilations-hommage (Scientists, Alex Chilton, Suicide...). Ce groupe français ? (Niçois ?) prend un malin plaisir à se commettre dans des productions systématiquement à contre culture et pourtant tellement sincères. Sans chercher à salir son côté "propre" ni cleaner son côté "sale", le Dum Dum Boy a su au fil des ans nager à contre courant d'une déferlante abrutissante, ne gardant que l’essentiel (ambiance de fin du monde) se délestant même de ses propres influences pour remonter plus radicalement et à coup sur à la source.Un disque donc riche en rebondissements, tantôt d'une sournoiserie oppressante (presque suintante) à l'image de "Big Black Car" (une merveille !) tantôt sulfureux et chaotique (mais pas représentatif) cri du coeur qu'est "In my Heart". "Cartarsis sonica francesa" titre EL PAIS, un monument de sincérité faussement naïve, une sorte de dépression nerveuse bien vécue, la puissance et la brutalité des chutes du Niagara sortant par le robinet de votre baignoire, en vinyle et en CD, à posséder absolument. |
REAL
COOL TRASH |